samedi 3 avril 2010

Centième chronique : Shiki... celui-là ?

Décidément, Kazé semble s'être décidé à surfer soit sur la mode gothic-lolita, soit sur la mode horreur/thriller. « Shiki », leur tout nouveau titre, se classe dans cette dernière catégorie. Mais à trop vouloir suivre la mode, un éditeur ne se trompe t-il pas de voie ? Car la lassitude des lecteurs et la méfiance risque de s'installer si le suivisme et la répétition deviennent la seule politique d'un acteur de l'édition censé créer la nouveauté... 

L’histoire :

Dans le petit village de Sotoba, perdu dans les montagnes de la campagne japonaise, une effervescence inhabituelle s'est faite jour depuis la découverte de trois cadavres, étrangement mutilés. Ont-ils étés victimes d'animaux errants en vadrouille ? S'agit-il d'un de ces crimes maquillé de manière sordide pour camoufler le véritable responsable ? Toujours est-il qu'au même moment, Megumi Shimizu, une jeune fille un brin prétentieuse mais bien connue de tous les habitants pour ses manières très urbaines dans un lieu si agricole, disparaît sans laisser de traces, alors qu'une famille des plus étranges vient de s'installer au sommet de la colline qui domine Sotoba.

Nul ne sait qui est cette étrange famille, qui a fait construire un château typiquement occidental, dont l'aspect gothique projette sur les habitants du village un spectre effrayant, renforcé par la tendance à l'enfermement de ses occupants et leurs habitudes excentriques. Mais une chose est sûre : leur venue n'est pas sans lien avec l'agitation qui secoue Sotoba... 

En Gros : 

Si le sujet et le thème somme toute classique d'un thriller à huis clos peuvent donner naissance à une histoire haletante et prenante, « Shiki » semble malheureusement se perdre et s'enliser dans la présentation à rallonge des personnages principaux. Et encore, lorsque l'on voit le temps que perd l'auteur à présenter Megumi, un personnage particulièrement insupportable pour mieux la tuer ensuite, on se demande si ce n'est pas tout simplement le manque de matière pour son histoire qui l'a poussé à agir de la sorte. Car non, aucun pathos ne se dégage des protagonistes. Ils sont insipides et l'on n'arrive même pas à savoir quel personnage du groupe est le personnage principal. On se doute que la famille dans son château est à l'origine des meurtres, et la manière de présenter le tout est d'une maladresse atterrante.

Graphiquement, le dessin se tient, heureusement. Le style torturé, gratté à la plume sèche et planté de masses d'encre jouant avec les clairs très clairs et les noirs très noirs contribue à l'ambiance glauque qui se dégage des planches, et permet de soutenir le propos maladroit de la terreur développé par l'auteur. On sent l'influence des séries d'animation jouant de l'eyefish à outrance dans son dessin, ce qui renforce le dynamisme de la mise en page et permet de maintenir un rythme certain.

Pour finir, « Shiki » n'est pas un de ces titre qui marquera le monde du manga déjà surpeuplé de vraies bons thrillers. Peut-être que le second tome apportera un nouveau souffle permettant de le faire décoller, mais malheureusement, rien n'est moins sûr... Save your money, folks ! 

Note : 2,5 / 5
Editeur : Kazé
ISBN : 9782849 657829
Prix : 6,95 €

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