mercredi 31 mars 2010

L'étranger mystérieux... et puissant !

Ayant bien apprécié « Journal d'Adam / Journal d'Eve », de Mark Twain, j'ai décidé de me pencher sur un autre de ses ouvrage longtemps inédit en France, j'ai nommé : « L'étranger mystérieux ». Résolument différent, à contre-courant de ses écrits habituels, « L'étranger mystérieux » risque de vous bousculer dans vos certitudes. Désormais, vous ne verrez plus l'humanité de la même manière...

Mais qui est cet étranger mystérieux débarqué tout droit de Dieu sait où, et surtout, qu'est-ce qui le rend aussi spécial pour mériter d'en être le titre du livre ? Son nom, Satan, devrait vous mettre sur la piste... Car oui, Satan, s'il ne s'agit pas du seigneur des enfers, n'en reste pas moins son neveu, avec tout ce que cela implique... Et Nikolaus, Seppi et Théodor, bien qu'enchantés de leur rencontre avec une personne si charmante, vont se rendre compte, peut-être un peu tard, que le monde tel qu'ils le voyaient avec leurs yeux d'humains n'a peut-être pas la moralité qu'ils espéraient lui donner... 

Satan, en digne représentant de la race angélique sur Terre, va faire découvrir à notre trio le visage hideux de l'humain face à ce qu'il ne comprend pas, son égoïsme, sa duplicité et tout ça, juste grâce à l'aide d'un bête sac de pièce d'or, qui va semer le trouble dans un petit village de l'Autriche de cette fin du dix-septième siècle...

« L'étranger mystérieux » est un roman court, d'à peine cent vingt pages, mais plein de vérités sur les préjugés humains et sa sale manie de s'ériger en maître incontesté d'une planète et de races animales qu'il ne cherche même pas à comprendre. Satan, grâce à ses pouvoirs et sa supériorité angélique, est totalement dégagé de tout « sens moral », ce qui lui permet de lire directement dans le coeur des gens, et comprendre ce qui les motives... Et c'est justement ce « sens moral » qui est le coeur du roman : créateur de préjugés, excitateur de foules, maître de l'injustice, le « sens moral » est le fléau de l'humanité, que Satan pousse à son paroxysme grâce à quelques tours de passe-passe sous les yeux ébahis de Nikolaus, Seppi et Théodor, plus que ravis d'être les témoins privilégiés de ses exploits.

Pour Mark Twain, le personnage de Satan, oublieux de son « sens moral », est aussi un bon moyen de critiquer l'immoralité d'un temps érigé en morale ayant seule droit de citer, et devenant de fait une cruelle réalité pour les plus faibles. Son écriture, claire et brève dans ses descriptions, touche au but à chaque fois qu'un de ses personnage ouvre la bouche, et les mots de Satan jugeant l'humanité résonne sur le papier d'une rare force.

Bref, « L'étranger mystérieux » est un roman qui saura à la fois vous distraire et vous faire réfléchir sur le sens de votre vie, mais aussi sur la futilité et la versatilité du « sens moral » tel qu'on l'entend...

Note : 4 / 5
Prix : 13
ISBN : 9782913 661271
Editeur : L'oeil d'or

mardi 30 mars 2010

Jin ... Tonique !

Dans le genre exercice difficile, je demande « Jin » : ou quand en plus de se lancer dans un récit historique qui se veut pointu, on attaque en plus l'univers de la médecine, à la fois contemporaine, mais aussi médiévale. Prêt à en apprendre un peu plus sur l'histoire de la médecine et du Japon ? Accrochez-vous, ça va tanguer.. 

L’histoire : 

Jin Minakata, chef du secteur de Chirurgie cérébrale d’un hôpital universitaire n’était absolument pas préparé à vivre… 150 ans en arrière, dans le Japon de l’ère Bunkyu, 6 ans avant l’ère Meiji ! Alors qu’il opérait un patient d’une tumeur cérébrale en forme de fœtus, forme particulièrement rare mais déjà vue, Jin va être victime de maux de têtes et d’hallucinations auditives qui lui laisse craindre le pire pour sa santé.

C’est alors que son patient s’échappe de l’hôpital, emportant avec lui sa tumeur. Et c’est lors de la course poursuite avec le patient que Jin va plonger au milieu d’un combat de samouraïs. Contre son gré, agissant dans l’urgence pour sauver une vie, Jin va alors modifier inconsciemment le cours de l’histoire en soignant un jeune bushi dont le destin est extrêmement important pour l’avenir du Japon. Alors qu’il souhaitait faire profil bas dans ce Japon qu’il ne connaît pas et tenter de trouver un moyen de rentrer dans son époque, les prouesses du jeune médecin commencent à se répandre dans toute la ville… 

En Gros : 

On est face à du gros avec « Jin ». Un scénario très bien ficelé, excellemment documenté, et des péripéties bien pensées et en totale adéquation avec le thème. On n'a qu'une envie : voir Jin parvenir à sauver tous ces gens sans son matériel, mais aussi que ses origines ne soient pas révélées, et surtout, surtout... comment va t-il retourner dans son époque ? De plus, les amateurs de techniques médicales seront servies. Les opérations réalisées sont toutes faisables, avec nombre de cases explicatives à l'appui, sans pour autant être rébarbatives. Les joueurs de « Trauma center » sur Nintendo DS prendront leur pied !

Graphiquement, Motoka Murakami a donné à « Jin » un style réaliste au récit afin d'appuyer le sérieux du propos, et les décors de l'époque participent à la plongée du lecteur dans un Japon révolu et magnifié par les romans. Tous les personnages, même secondaires, sont dotés d'un design soigné et recherché, et il est amusant de voir notre héros faire face à des personnages historiques clefs de cette période ! 

« Jin » est un ce ces manga fort qui plaira non seulement aux amateurs d'histoire et de médecine, mais aussi à tous les curieux amateurs de cet « Urgence » médiéval haletant et très prenant. 

Note : 4 / 5
Editeur : Tonkam
ISBN : 9782759 503988
Prix : 9 €

lundi 29 mars 2010

Kamichu... à la crème !

Il y a des titres comme ça, qui sont intraduisibles. « Kamichu », c'est une manière très familière pour dire « Dieu », à la limite, on pourrais dire « Dieu, mon pote mignon ». Du coup, il vaut mieux laisser « Kamichu » sur la couverture : plus court, plus percutant, mais... pas parlant du tout... C'est alors que, séduit par le dessin de couverture, puis en feuilletant rapidement l'intérieur que je me suis dit « Tiens, ça à l'air sympa ça... » Et ça l'est ! 

L’histoire :

Imaginez qu'un beau jour, alors que vous faîtes un vœu on ne peut plus anodin sur le toit de votre école sans trop espérer qu'il se réalise, celui-çi vous soit réellement accordé... Que feriez-vous ? Mais surtout, que deviendriez-vous ? C'est justement ce qui est arrivé à Yuri, jeune collégienne un brin rêveuse et idéaliste, qui vient tout simplement de se voir octroyé le rang de déesse !!!

Mais Yuri est une déesse débutante... Niveau zéro, si vous préférez... Elle doit donc désormais découvrir son pouvoir, qui la permettra de la différencier des autres dieux, il lui faut aussi se construire un pool de croyants afin de renforcer non seulement son pouvoir, sa durée d'utilisation, et sa zone d'influence ! Yuri se lance donc très sérieusement dans sa nouvelle tâche, tout en continuant de suivre ses cours. Et dieu sait qu'il n'est pas chose aisée de concilier les deux ! Mais heureusement, Yuri peut compter sur ses deux meilleurs amies pour l'aider dans sa quête ! 

En Gros : 

« Kamichu » n'est pas le premier manga traitant des dieux descends sur terre et essayant de vivre parmi les mortels. On peut penser à l'excellent « Ah ! My goddess ! » chez Pika, et l'on n'aurait pas tort, bien que « Kamichu » réussisse à se démarquer sur bien des points, et de manière très créative. Yuri et ses amies sont attachantes et sympathiques, et l'on apprécie de les voir se démener pour trouver tous les moyens possible et inimaginable pour faire de Yuri une vraie déesse avec des manières de mortels totalement déphasés d'avec les réalités divines. C'est amusant, c'est frais, plein de bonne idées.

Le dessin de Hanaharu Naruko est assez réaliste pour une histoire plutôt basée sur l'humour et le contemplatif, mais se tient, et apporte une certaine sérénité au récit, une maturité qui fait contraste avec le comportement un peu gamine de Yuri. Du coup, si le lecteur ne participe pas à l'histoire, il se pose cependant en spectateur attentif et curieux, s'amusant de ce petit théâtre de l'absurde qui se déroule devant ses yeux.

En bref, « Kamichu » est un manga sympathique qui, à la manière d'un « Yotsuba », chez Kurokawa, vous laissera un sourire et un sentiment d'apaisement à la fin de sa lecture. Voilà une bonne thérapie à pas cher pour chasser ses idées noires et positiver ! 

Note : 3,5 / 5
Editeur : Ki-oon
ISBN : 9782355 921360
Prix : 7,50 €

samedi 27 mars 2010

Chronique invitée : X-men noir...

Une nouvelle chronique invitée sur Skulking, encore une fois sur les X-men. Promis, ma prochaine chronique de comics n'aura rien à voir avec l'univers Marvel.

"X-men noir", c'est ICI.

Enjoy ;-)

vendredi 26 mars 2010

Darker than black... prétentieux, va !

Quand le célèbre studio Bones se lance dans une série animé, il y a souvent un succès à la clef. Il devient alors légitime pour ses auteurs, ses producteurs, de tenter de décliner la chose en manga afin de toucher non seulement les fans de la première heure, mais aussi les lecteurs de mangas qui seraient passés à côté. « Darker than black » comme son nom l'indique, est plus sombre que le noir. Son intérêt lui, est plus douteux que clair... 

L’histoire :

Depuis dix ans, Tokyo est envahi d'une nouvelle race d'humains, nommés les « contractants ». Ces individus, pour une raison qui leur est bien souvent propre mais aussi teinté d'égoïsme, ont décidés de renier leur humanité pour sceller un pacte avec les démons du « Hell's Gate » afin d'obtenir un pouvoir particulier. 

Hei, l'un de ces contractants, a tout donné pour pouvoir retrouver sa sœur, aujourd'hui perdue dieu sait où. C'est alors que sa route va croiser celle d'une jeune fille idéaliste et un brin pénible, Kana, qui cherche désespérément à retrouver son père. Une étonnante révélation va avoir lieu pour la jeune fille, et sa conception de la vie et la mort va alors radicalement être bouleversé... 

En Gros : 

« Darker than black » porte bien son nom : un étron éditorial plus sombre que le noir. Maladroit, lent, ennuyeux... Non vraiment, rien ne passe. Les personnages ne sont pas du tout attachants, on n'a qu'une envie : les envoyer chier puissance 10 et qu'ils se démerdent dans leur pauvre quête. L'histoire est on ne peut plus classique, ce qui est le seul argument positif, et voir un auteur capable de tisser avec des ficelles aussi simples à utiliser, une tapisserie aussi grossière, relève de l'exploit.

Le dessin, trop shojo, ne marche pas du tout avec ce genre d'histoire. On essaie de faire du héros un beau gosse, et on a une mauvaise imitation d'un Kamui sortit tout droit de « X ». C'est Clamp qui doit être content de se faire piller aussi maladroitement ! Quand à Kana, pleurnicheuse et soumise au possible, elle ne ressemble pas à grand chose. Ah si, un machin couinant et pleurnichant avec deux couettes.

Bref, « Darker than black » ne vaut pas tripette, et coûte bien trop cher pour mériter que vous ne fassiez ne serait-ce que l'effort de porter les yeux sur sa couverture. Et encore faîtes gaffe, vous risqueriez de voir vos yeux tomber de leurs orbites. Non vraiment, préservez vos neurones et gardez vos sous. « Darker than black » restera plongé dans les ténèbres de l'échec, et c'est pas plus mal. 

Note : 1 / 5
Editeur : Panini
ISBN : 9782809 412604
Prix : 8,95 €

jeudi 25 mars 2010

Syndrôme 1866... Un drôle de numéro !

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'œuvre de Dostoïevski est capable d'inspirer même les auteurs de mangas. « Syndrome 1866 » est censé être l'adaptation libre de « Crimes et Châtiments », paru en 1866. Du coup, on commence à y voir plus clair quand au titre du manga, mais cela ne nous éclaire pas pour autant sur son contenu. Préparez-vous à plonger dans les méandres inquiétants de l'âme humaine... 

L’histoire :

En perte totale de repères, Miroku a décidé de cesser de suivre ses cours à l'université. Ce qui est bien dommage, car le jeune homme est brillant et promis à un grand avenir ! Mais quelque chose le ronge, quelque chose de profondément enfoui en lui qui le travaille, pétrit son âme et cherche à lui donner une forme qui ne demande qu'à éclore.

S'interrogeant sur sa vie au sein d'une société qu'il ne comprend plus et qu'il n'accepte plus, Miroku entrevoit LE rôle qu'il pourrait jouer. Un rôle dangereux, complexe, mais ô combien gratifiant pour son ego : rendre la justice. Mais Miroku ne va pas jouer les super héros, il va plutôt jouer les justicier de l'ombre. A commencer par rendre justice à une lycéenne exploité et manipulée par un odieux chantage affectif mené d'une main de maître par l'une de ses camarade, apparemment affiliée à un clan de yakuza. Miroku met alors le doigt dans un engrenage qui va l'emmener très loin... 

En Gros : 

Bienvenue dans une histoire sombre ou tout sens moral semble avoir déserté les lieux. Miroku, notre héros, tient plus du jeune asocial totalement perdu glissant sur une pente dangereuse et dont l'intelligence utilisé à mauvais escient fait peur à voir, que du justicier qui cherche à faire triompher des idées et des envies que l'on aurait envie de suivre en exemple. Traité de manière très torturée, l'histoire est longue à se mettre en place et l'on ne comprend pas où l'auteur veut en venir avant d'avoir atteint les trois-quart du volume. Il faut donc s'armer de patience pour commencer à apprécier ce manga, dont on attend la suite pour voir où va aller le héros, et si il va commencer à passer réellement à l'action... et son but à long terme !

Niveau dessin, Naoyuki Ochiai nous sert un travail semi-réaliste soigné très propre et vivant, jouant avec les prises de vues pour dynamiser un récit très axé sur les dialogues. Riches de contrastes, ses planches mettent en exergue une ambiance inquiétante et toujours prête à basculer dans le glauque.

Pour un premier tome, « Syndrome 1866 » ne casse pas des briques, mais se laisse lire, je pense que comme beaucoup de lecteurs, j'attendrais la sortie du second tome pour avoir un avis plus tranché sur l'intérêt de cette série. A suivre donc... 

Note : 3 / 5
Editeur : Delcourt
ISBN : 9782756 016931
Prix : 7,50 €

mercredi 24 mars 2010

Chronique invitée : X-men : l'envol du Phénix.

C'est le retour des chroniques invitées, avec cette semaine "X-men : l'envol du Phénix", toujours sur Skulking, et c'est que ça se passe.

Enjoy :-)

mardi 23 mars 2010

Blazer Drive... me crazy !

Attention les yeux, « Blazer Drive » vient d'être publié chez Kurokawa. Et si ce titre fait un tel buzz, c'est avant tout à cause de son auteur : Kishimoto. Non, il ne s'agit pas de Masashi Kishimo, l'auteur de « Naruto », mais bel et bien de son frère jumeau, Seishi, mangaka lui aussi, et auteur de « Satan 666 », aussi publié chez Kurokawa. Mais si le destin s'est mêlé de la vie des deux frères pour en faire des auteurs accomplis, il n'en est pas forcément de même en ce qui concerne l'intérêt de leurs oeuvres... 

L’histoire :

Une toute nouvelle forme d'énergie a vu le jour à Neo-Tokyo, une énergie relativement propre, mais transportable et surtout, calqué selon les besoins de son utilisateurs. Il s'agit ni plus ni moins d'autocollants, des stickers mystiques, appelés les « Mystickers ». Pour Daichi, les mystickers ne sont rien de plus que ce pour quoi ils ont étés crées : une source d'énergie pour son skate aéroglisseur. Mais par mégarde, il se colle un sticker sur lui, et découvre une énergie insoupçonné qu'il peut manipuler à sa guise.. ou presque !

Rare sont les humains possédant ce « pouvoir », sorte d'anomalie génétique entrant en résonance avec le sticker qu'ils portent. On les appelle les « Blazers », et ces blazers, plutôt discrets, semblent organisés en bande rivales... C'est alors qu'une de ces bande s'attaque à Daichi, et qu'une autre tente de le convaincre de les rejoindre... pour prendre la place de son frère, un Blazer très puissant... 

En Gros : 

J'ai appris à me méfier de ces séries que les éditeurs cherchent à nous vendre à tout prix, à grand renforts de pubs, affiches à outrances et concours primés. En général, il s'agit d'un titre moyen que l'éditeur en manque de titre fort cherche à hisser au rang des séries vouées à rester dans nos mémoires, et par extension, nos étagères. Malheureusement , « Blazer Drive » se classe dans cette catégorie de titre sympathique, mais sans plus, amusant, mais sans plus, qui s'oublie dès qu'on l'a refermé. 

La mise en place de l'histoire et des personnage est on ne peut plus classique, le groupe formant les héros est vu et revu, et leur psychologie est constitué de ficelles plus grosses que les câbles de ponts suspendus. On ne peut enlever l'originalité du concept des mystickers, seul l'avenir nous dira si il est exploité dans le bon sens, si le développement de la série fait tomber tout ça à plat, ou si l'auteur campe sur ses acquis sans trop prendre de risques. 

Graphiquement, le dessin est très sympathique, maîtrisé, dynamique, et participe à l'action décrite dans le scénario. Du coup, le lecteur participe, sans trop d'enthousiasme, aux aventures de d'un Daichi malheureusement insipide et peu accrocheur.

Au final, « Blazer Drive » est un titre moyen avec quelques bonnes idées, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable. L'auteur semble avoir assuré le service minimum pour placer toutes ses billes dans son dessin, et c'est dommage. Reste à savoir si la série se développera dans le bon sens... 

Note : 3 / 5
Editeur : Kurokawa
ISBN : 9782351 424360
Prix : 6,50 €

lundi 22 mars 2010

Drôles de racailles... et fines herbes !

Encore un titre de baston dans un lycée japonais? Non, vous n'y êtes pas, mais alors, pas du tout ! Disons qu'il s'agit plutôt de la confrontation de deux univers décalés, deux personnages au caractère bien trempé que tout sépare et que pourtant... tout va réunir ! Prêt pour une virée dans un monde barré ? C'est partit !!! 

L’histoire : 

Daichi Shinigawa est la pire racaille du lycée. Du moins, espère t-il le faire croire ! Car ce jeune homme, sous ses aspect brutaux, piercé de partout et décoloré est loin des canons habituels du chercheur de crosses : ses notes sont bien au dessus de la moyenne, il pourrait même rivaliser avec les meilleurs intellos de la classe. En vérité, Daichi en a assez de son image de bon élève, et cherche désormais un nouvel aspect de sa personnalité. Il veut briser cette image. A tout prix, quand...

... quand la délégué de la classe, une certaine Hana Adachi, voyant Daichi en train de se perdre sur la voie de la « racaillitude », décide d'exercer tous ses talents et son autorité pour le remettre dans le droit chemin. Et ce n'est pas chose aisée pour cette jeune fille, qui cache un lourd secret : elle était autrefois la pire des racailles, crainte dans toute la région et dont la seule évocation terrorise encore les bandes en vadrouille. Hana cherche à faire peau neuve et se débarrasser de ce passé trop encombrant en devenant une jeune fille modèle.

Manque de pot, si la bonne volonté est là, son manque d'expérience en la matière fait bondir Daichi, qui se retrouve embarqué malgré lui à aider Hana à devenir la fille qu'elle souhaite... et éviter par la même occasion de sombrer dans l'univers des racailles... 

En Gros : 

Il y avait un bon moment que je ne m'étais pas marré en lisant un manga. C'est désormais chose faite avec « Drôles de racailles », alors que je ne m'attendais plus à du manga moralisant et légèrement humoristique qu'à ce genre de titre complètement jeté. Chaque histoire est construite de manière classique, et c'est la psychologie déjantée des personnages qui fait le reste. Tout part en sucette pour finalement retomber on ne sait trop comment sur ses pieds, et on en redemande !

Graphiquement, on est à mi-chemin entre du « Fairy tail » et du « GTO », les actions et le découpage sont dynamiques et l'on ne s'ennuie pas, chaque case est un régal. Miki Yoshikawa est une de ces rare femmes à faire du shonen, mais quelle réussite ! Du coup, « Drôles de racailles » devient un de ces mangas qui risque de faire parler de lui avec le temps, alors n'hésitez pas à prendre les devants pour investir dedans avant que la série ne compte trop de volumes sortis ! 

« Drôles de racailles », c'est un rayon de soleil pour égayer votre journée ! 

Note : 3,5 / 5
Editeur : Pika
ISBN : 9782811 602444
Prix : 6,95 €

dimanche 21 mars 2010

Une sacré mamie... en vieux-tu, en voilà !

Il est des titres comme ça qui, bien qu'il ne semble pas s'y passer grand-chose, ont su toucher votre cœur et réveiller l'âme d'enfant qui sommeillait dans les tréfonds de votre être. Je veux parler de « Une sacré mamie » ( dont vous pouvez voir la chronique de série ICI ), bien sûr ! Mais que se passe t-il dans ce tome 5 ? Voyons ça... 

L’histoire :

Dans le Japon des années cinquante, en pleine période de reconstruction de l'après guerre, la mère d'Akihiro n'a plus vraiment les moyens de subvenir correctement à leurs besoins et doit se consacrer uniquement à son travail pour pouvoir espérer un jour que la situation de son foyer s'améliore. 

Ne pouvant compter sur un mari décédé, Akihiro est donc envoyé chez sa grand-mère, à la campagne, afin de bénéficier d'une éducation correcte loin des tracas du quotidien. Du moins étais-ce ce qu'ils espéraient tous les deux.

Car lorsque Akihiro débarque dans cette lointaine et triste province, il est à mille lieux de s'imaginer qu'il va vire la période la plus frugale, la plus austère, mais aussi la plus riche en rapports humains et la plus créative de toute sa vie. Sa grand-mère, extrêmement pauvre et plus radine que Picsou, lui apprend à se passer de ce dont il a toujours cru avoir besoin, et Akihiro apprend en s'amusant que le système D peut être tout aussi efficace et tellement gratuit ! Et c'est avec les nouveaux amis qu'il se fait qu'il apprend à gérer les difficultés du quotidien : découvrir de nouvelles envies et comment s'en passer en faisant des choses plus constructives auxquelles on n'aurait pas forcément penser en premier... 

Dans le volume 5 : 

Toujours en cours d'apprentissage de la vie chez sa grand-mère, Akihiro s'émerveille devant l'alliance de fourmis pus faibles pour vaincre une fourmi étrangère individuellement plus forte qu'elles. Il va alors s'apercevoir que l'application de cette stratégie dans la vie réelle peut créer de véritables injustices, car ceux qui paraissent plus fort que les autres ne sont pas fondamentalement plus méchant qu'eux, bien au contraire. Akihiro va alors essayer d'inverser la vapeur et mettre un eu de gris dans la vision en noir et blanc de ses camarades... 

En Gros : 

Adapté d'un roman autobiographique de Saburo Ishikawa ( Titre original : Gabaï, ma sacré mamie de Saga ), « Une sacré mamie » continue sur sa lancée nostalgique, sans pour autant dramatiser, et nous fait découvrir différents aspects sociologiques du Japon agricole de l'après-guerre. On s'amuse à la lecture des aventures de Akihiro, et par les temps qui courent, ça fait un bien fou !

Le style, tant graphique que narratif se tient toujours autant, et continue de garder son rythme prenant malgré ses cinq tomes publiés sur les onze que compte la série au total. On attend avec impatience la suite de cet « Amélie Poulain » en manga ! 

Note : 4 / 5
Editeur : Delcourt
ISBN : 9782756 017068
Prix : 7,50 €

vendredi 19 mars 2010

Sept milliards d'aiguilles... qui s'y frotte...

Ami lecteur amateur de titres aussi obscurs qu'abscons, voici « Sept milliards d'aiguilles », publié chez Doki Doki. Bien malin celui, ou celle, qui serait capable de dire ce qui se cache derrière un titre tel que « Sept milliards d'aiguilles », il lui faudra faire preuve de curiosité et d'ouvrir le manga afin d'attaquer sa lecture, à moins bien sûr de faire quelques recherches sur le net, encore faut-il en avoir envie. Et l'on a la surprise de découvrir une histoire de science-fiction teinté d'horreur, et plutôt bien fichu, en plus... 

L’histoire :

Jeune fille solitaire, un brin taciturne et en quête d'elle-même, Hikaru laisse s'égrener les jours comme un prisonnier le ferait en attendant la fin de sa peine. Aimant se perdre dans ses rêves en contemplant la voûte étoilée, elle est surprise un soir par une étoile filante, qui a le mauvais goût de venir s'écraser sur elle... la tuant, par la même occasion. Et quelle n'est pas sa surprise de se découvrir en vie, comme sortant d'un rêve étrange, quelques jours après cet événement marquant.

Mais Hikaru n'est pas au bout de ses surprises : elle commence à entendre une voix qui lui parle. Et cette voix n'est autre qu'un extra-terrestre qui a été forcé de fusionner avec son corps pour lui sauver la vie. Hikaru, mécontente d'être parasité contre son gré va pourtant comprendre que le processus est difficilement réversible, car l'alien a une mission, et de taille : contrer le Maeltröm, entité destructrice dont la passion est l'extermination des mondes. Une course contre la montre s'engage alors pour savoir qui est parasité par le fléau cosmique... 

En Gros : 

Une très bonne surprise que « Sept milliards d'aiguilles ». Ce récit d'horreur/anticipation a pour lui de bénéficier de personnages très bien pensés et mis en scène. Hikaru, pour qui la vie semble être un soucis, se trouve à devoir la protéger un peu contre son gré, bien que l'entité qui l'habite ne la force jamais à recourir à ses pouvoirs. On se retrouve avant tout dans une histoire où la psychologie des personnage fait la part belle à une action dont la trame est somme toute classique, mais assez bien tournée pour rendre l'héroïne attachante et que le lecteur se prenne au jeu.

Le dessin de Tadano Nobuaki est fin, direct, presque cassant, rappelant par là la fragilité des êtres face à un incontrôlable destin. Peu de masses de noir, quasiment pas de trame, mais beaucoup de contrastes renforcent un sentiment un brin malsain, oscillant entre légèreté et fragilité face à une dureté et une inflexibilité difficile à gérer. 

« Sept milliards d'aiguilles » est un manga qui ne paie pas de mine et qui est une très agréable surprise. De plus, le peu de volumes composant la série ( quatre tomes ) devrait finir de convaincre les plus réticents. « Sept milliards d'aiguilles » ne fera pas tâche dans votre bibliothèque, vous pouvez foncer ! 

Note : 3,5 / 5
Editeur : Doki Doki
ISBN : 9782350 788791
Prix : 6,95 €

jeudi 18 mars 2010

Le nouveau rapport de la C.I.A. ... petites révélations...

Que voilà un titre aguicheur ! « Le nouveau rapport de la C.I.A. » s'ensuit d'une phrase d'accroche supplémentaire : Comment sera le monde de demain ? Alors comme je suis d'un naturel curieux et qu'à mes heures perdues, je m'amuse à imaginer la géopolitique telle qu'elle pourrait être en fonction des événements qui marquent l'actualité, j'ai évidemment succombé à l'appel des sirènes du mystères et des révélations et j'ai donc investi dans ce petit livre rouge, qui n'a rien à voir avec Mao. Petit prix, petit format... petite performance ?

Avant tout, les amateurs de géopolitique ne doivent pas s'attendre à de très grandes révélations. La plupart des spécialistes interrogés sur la crise financière et l'avenir du monde économique, les révolutions en Iran et l'avenir du mouvement des réformistes et son implication sur l'émergence possible d'une forte puissance dans un moyen-orient plongé dans le chaos, l'après pétrole et l'avènement possible des nouvelles formes d'énergies, ont déjà apportés nombre de réponses dans autant d'émissions et de dossiers consacrés à ces thèmes épineux. Ceux-là ne doivent pas s'attendre à des révélations fracassantes, les scénarios possibles de l'évolution du monde d'ici 2025 sont connus dans les grandes lignes.

Mais pour le curieux un brin dilettante de l'information, ce petit livre reste un réservoir de révélations intéressantes et riches d'enseignements. On regrettera cependant le survol de points qui auraient mérités d'être développés pour permettre au lecteur occasionnel d'obtenir les clefs de compréhension nécessaire à l'approfondissement des données concernées. Et ce n'est pas en bombardant le lecteur de graphiques et autres diagrammes que cela permet forcément de donner la profondeur souhaité au sujet.

Scindé en quatre scénario possibles, ce livre a plus pour vocation d'éclairer le lecteur sur ce qu'il risque d'arriver si les gouvernements continuent de mener leur politique actuelle, et sur l'arrivée probable d'événements attendus et des bouleversements que ceux-ci engendreront. Bien sûr, chaque scénario est précédé d'une mise à plat des événements actuels et des raisons qui pourraient mener à la réalisation du scénario en question.

Au final, « Le nouveau rapport de la C.I.A. » est un livre qui se veut plus introductif qu'approfondi, mais qui recèle cependant quelques informations intéressantes et édifiantes. A lire pour les curieux. 

Note : 3,5 / 5
Prix : 6,90 €
ISBN : 9782266 195508
Editeur : Pocket

lundi 15 mars 2010

Pluto... Non, pas le chien de Mickey...

Les fans de Urasawa vont être aux anges. « Pluto », sa nouvelle série, sort enfin en France, et c'est Kana qui se charge de la publication. C'est alors qu'on remarque le nom de Tezuka sur la couverture, le père d' « Astro Boy » et du « Roi Léo » et ça donne... « Pluto », ou quand le dieu de manga rencontre un des auteurs les plus talentueux de son époque.. 

L’histoire : 

Mont-Blanc, un robot particulièrement puissant et apprécié de la population tant robotique qu'humaine, est mort, à la stupéfaction de la communauté internationale. De son corps, on n'a pas retrouvé grand chose, hormis la tête, ornée de cornes, qui semble être la signature de celui qui a commis ce crime. Car pour tout le monde, c'est bien d'un crime dont il s'agit, jamais un robot aussi puissant n'aurait pu tomber dans un piège grossier ou bien être la victime d'un accident. Pour l'inspecteur Gesicht, il n'y a pas de doutes : le tueur n'est pas n'importe qui, et Mont-blanc n'est que le premier d'une liste étonnamment courte, composé de huit robots. Les huit robots les plus puissants de la planète. Robots dont Gesicht fait justement partie... 

En Gros : 

Le mariage Urasawa/Tezuka est assez original et fonctionne plutôt bien. Inspiré d'un épisode d' « Astro Boy », et développé en une mini série de huit volumes, Urasawa apporte à l'univers original de Tezuka une dimension noire et inquiétante, une aspect tragique proche des thrillers dont il nous a donné l'habitude avec « Monster », ou « Twentiest Century Boys ». Car c'est bien d'un thriller dont un s'agit, un thriller futuriste dont les confrontations philosophiques entre humains et robots chers aux classiques de la science-fiction raviront les amateurs du genre.

Graphiquement, il n'y a rien à dire. Urasawa maîtrise un style semi-réaliste changeant radicalement du style enfantin et rond auquel Tezuka nous avait habitué, et sa version d'Astro apporte une véritable fraîcheur à ce personnage emblématique qui semblait resté figé dans son époque. Gesicht, en tant que héros, tient la route, bien que l'on ait du mal à discerner le robot qui se cache sous cette apparence excessivement humaine.

Au final, « Pluto » est un manga sympathique tant fait pour les fans de Urasawa que pour les amoureux de séries d'enquête. De plus, le peu de volumes composant la série devrait finir de convaincre les derniers indécis. 

Note : 3,5 / 5
Editeur : Kana
ISBN : 9782505 002093
Prix : 7,35 €

dimanche 14 mars 2010

Vinland Saga vol 06... Brisons la glace !

Le froid polaire qui a envahi l'hexagone est en parfaite adéquation avec la sortie en librairie du nouveau tome de « Vinland Saga », tant et si bien que l'on pourrait croire à une conspiration météorologique ourdie entre Kurokawa et les hommes venus du nord... bref, sortez vos moufles, va y avoir de la viande froide ! 

L’histoire :

Animé par un sentiment de vengeance sans égal, Thorfinn a rejoint une bande de pillards vikings dans le seul but de tuer leur dirigeant, Askeladd, le meurtrier de son père. Mais Askeladd est bien plus fort que le jeune homme, et chaque défi de ce dernier se termine par un échec cuisant. Ruminant dans son coin, amer et solitaire, Thorfinn s'est pourtant juré de trancher un jour la tête de ce chef rusé et sans scrupules. Askelad, qui a rejoint les troupes du roi Sven pour envahir l'Angleterre, se trouve mêlé à un étrange complot visant à tuer le prince Knut, héritier jugé faiblard et sans volonté par ses pairs. Assigné à sa garde, Thorfinn va alors commencer à voir les choses d'un autre œil... 

Dans le volume 6 :

Thorkell et Askeladd se font finalement face, après des semaines de jeu du chat et de la souris. Thorfinn, dont le but est de tuer Askeladd de ses propres mains, est contraint de lui porter secours afin que le chef des mercenaires ne lui vole pas sa victoire. Le combat entre le guerrier quinquagénaire et le jeune adolescent déchaîne les passions, quand Thorkell lui révèle qu'ils sont issus de la même lignée... Pendant ce temps, le prince Knut décide de faire face à son destin : l'invasion de l'Angleterre est alors à un tournant... 

En Gros : 

La série tient toujours la route, et c'est un réel plaisir que d'ouvrir un nouveau volume de « Vinland Saga », et de retrouver les personnages principaux, plongés dans le tumulte de la dernière grande invasion viking sur l'Europe. Si le dessin est toujours aussi bon, on est forcé de dire que certaines choses coincent au niveau du scénario, mais rien de bien méchant.

Le pathos, bien trop présent lors de la mort de Ragnar dépeint un prince Knut déjà sacrément efféminé qui change sa psychologie beaucoup trop rapidement. Peut-être aurait-il fallu en faire un caractère moins faible au départ, un personnage plus tiraillé entre ce qu'il veut être et ce qu'il doit être et en faire un conflit intérieur plus violent que ce qui en a été fait. Mais à côté de ça, l'histoire continue d'avancer, et la révélation au sujet de Thorfinn risque de changer pas mal de choses...

Bref, « Vinland Saga » est toujours aussi bon, et c'est avec une impatience certaine que l'on attend le prochain volume ! 

Note : 4 / 5
Editeur : Kurokawa
ISBN : 9782351 425114
Prix : 7,50 €