vendredi 30 avril 2010

Chronique invitée : La vie secrète des jeunes II...

Une nouvelle chronique écrite par votre serviteur sur Skul[K:]king. Cette fois, il s'agit de "La vie secrète des jeunes II", du très talentueux Riad Sattouf.

Poilade garantie ! 

Enjoy ;-)

mercredi 28 avril 2010

My E-girlfriend... chicken !

En ces temps de nouvelles technologies et de réseaux sociaux débordant sur la vie privée au point d'en devenir, pour certains, un substitut de vie tout court, un tout nouveau manga vient de sortir traitant justement de ce thème. « My E-girlfriend », c'est le traitement pas l'absurde de cette vie virtuelle qui devient une extension de la vie réelle, et des répercussions dans l'un comme dans l'autre des actions des protagonistes. Et c'est franchement poilant... 

L’histoire : 

Shinjo Kakeru est un garçon un brin bagarreur très connu dans son lycée pour protéger ses « kohais » ( élèves de classes inférieurs ) des viles actions des gredins de classes plus élevées. Une sorte de justicier des bacs à sable, si vous préférez. Mais sur le net, une de ses grande passion est de discuter avec Hal, sa « E-girlfriend », sa petite amie virtuelle ( mais qui existe dans le vrai monde... prenez des notes, je ne répéterais pas... ) sur un réseau social très en vogue nommé « Fil Gate ». Au bout de six mois d'utilisation et de déclaration d'amour effrénée entre Hal et lui, ils se décident enfin à se donner rendez-vous dans le monde réel. Et leur rencontre est une surprise de taille : Hal est en réalité Haruka, une jeune fille égocentrique de sa classe... et tout deux ne se supportent pas... S'engage alors une drôle de relation où ils s'envoient des fions à longueur de temps de vive voix et s'échangent des mots d'amour par texto alors qu'ils sont à... 20 cm l'un de l'autre... 

En Gros : 

«  My E-girlfriend », c'est mon coup de cœur du moment. Pour l'instant, je ne vous ai raconté que la première partie du récit, qui n'engage qu'une partie des protagonistes, mais l'histoire se développe avec un autre groupe d'individus pour amener un vaudeville amusant, innovant, riche en humour et en rebondissements, parfaitement original. Son auteur, Towa Ôshima, avait déjà publié en France « Highschool girls » ( Éditions Soleil ), un manga malheureusement trop peu connu mais à l'humour décapant, et récidive ici avec «  My E-girlfriend », sans aucune baisse de rythme et servi par un dessin encore supérieur à ses parutions antérieures. 

Le dessin justement, est un très bon compromis avec le type classique du shonen, des personnages graphiquement typés, un découpage dynamique et des expressions exagérées, agrémenté d'une souplesse dans le trait et d'une légèreté dans le traitement final féminisant les planches pour les rendre agréablement douce malgré le propos parfois dur, désamorçant avec humour des situations explosives. 

Bref, «  My E-girlfriend » est un excellent manga d'aventure/action/humour totalement dans l'air du temps, agréablement original qui vous fera passer du bon temps. Foncez l'acheter ! 

Note : 4 / 5
Editeur : Soleil
ISBN : 9782302 010574
Prix : 7,95 €

lundi 26 avril 2010

The sacred blacksmith... Et Wesson ?

Voilà un titre plutôt attendu, et Doki doki a fait les choses en grand en pré-publiant gratuitement le premier chapitre de « The sacred blacksmith ». Il faut dire qu'au Japon, ce titre a fait grand bruit et apparemment, son éditeur français compte bien récupérer une part de son succès retentissant, alors il fait tout pour rameuter les foules. Tant et si bien que, de mon côté, j'ai craqué, séduit par le graphisme des planches survolées et le « matraquage médiatique » subit depuis des semaines. Mais qu'en est-il réellement une fois la lecture entamée ? Voyons cela d'un peu plus près... 

L’histoire : 

Cecily Cambell est une guerrière chevronnée. Enfin, du moins le croit-elle... Du coup, elle a rejoint la compagnie de défense de la cité, mais, si le cœur et le courage ne lui manquent pas, elle manque cependant cruellement d'expériences en la matière... malheureusement pour elle, son chemin va croiser celui d'un pactisant, un humain ayant scellé un « Pacte démoniaque » lui octroyant des pouvoirs fantastiques en échange d'un sacrifice équivalent. Ces pactes, qui ont ravagés le continent entier durant une effroyable guerre, ne sont plus censé exister depuis plusieurs décennies. Brisant son épée familiale, elle va partir en quête d'un forgeron capable de refondre la lame... Et elle pense avoir trouvé la perle rare en la personne de Luke, un forgeron de génie dont la réputation n'est plus à faire, mais doté d'un caractère particulier, et semble très réticent quand à apporter son aide à Cecily. Leur destin commun semble alors les porter vers une grande aventure... 

En Gros : 

Avant toutes choses, il faut savoir que « The sacred blacksmith » est un roman de Isao Muira qui a cartonné sur l'archipel, donnant naissance à une adaptation en dessin animé, puis en manga. Il y a donc effectivement un carton potentiel. Malheureusement, c'est justement une donnée qui semble avoir été ignorée par l'éditeur, car en France, ben... on n'a que le manga, donc le battage médiatique tombe à plat. L'histoire somme toute classique de la quête initiatique, a pour elle un univers qui semble pour le moins sortir du lot, à défaut d'être totalement originale. Cependant, les motivations du couple de personnage principaux tiennent la route et donnent envie au lecteur de voir jusqu'où ils vont aller. C'est déjà une bonne chose.

Graphiquement, le dessin de Yamada Kotaro ( « Etoile », éditions Tonkam ), est un vrai régal pour les yeux, malgré quelques scènes d'actions un peu ratées à certains moment. Son dessin, léché, très propre, presque lissé, est impressionnant de maîtrise, et sa gestion de l'action est très agréable à lire. Il sait jouer avec les masses de noir pour donner de la profondeur à son trait et enrichir des zones vides pour les rendre vivantes sans trop d'effort, donnant une lecture fluide et riche. 

« The sacred blacksmith » est un titre qui, certes, ne casse pas des briques, mais brille par son dessin et les quelques idées originales que l'on est surpris d'avoir la curiosité de suivre. Toute la pub faite autour n'est certes pas à la hauteur d'une titre qui se veut « moyen + », mais aura au moins le mérite de rendre curieux le lecteur potentiel amateur de belles planches. Ce titre n'est certes pas un incontournable, mais si vous avez de la marge dans votre budget, vous pouvez vous permettre un petit écart pour « The sacred blacksmith ». 

Note : 3 / 5
Editeur : Doki doki
ISBN : 9782350 788944
Prix : 6,95 €

vendredi 23 avril 2010

Psycho busters... who d'you gonna call ?

Un nouveau shonen vient enrichir la jungle déjà étouffante du monde des mangas, et pour se faire une place dans tout ce brouhaha, ce n'est jamais simple. « Psyho Busters » tente sa chance, après tout, pourquoi pas, encore faut-il avoir ce petit « je-ne-sais-quoi » qui fera la différence. En tout cas, pour Pika, ce titre semble avoir ses chances puisqu'ils ont décidés de le publier. J'ai donc décidé de lui donner sa chance en le lisant... 

L’histoire : 

Kakeru est un lycéen tout ce qu'il y a de plus standard. Il vit avec sa famille dans une maison de banlieue, il aime les animés, les mangas, les jeux vidéos... et n'a jamais assez de temps pour s'éclater avec ses passes temps favoris. Jusqu'au jour où toute sa petite famille lui laisse la maison pour lui tout seul. Il va pouvoir vivre le panard total, vivre en autarcie comme un grand, et glandouiller sec en foutant le souk ! Mais il a à peine le temps de profiter de ses nouvelles libertés qu'une étrange jeune fille apparaît de manière spectrale dans son salon, et le guide jusqu'à une maison abandonnée.

Là, il va faire la rencontre d'un groupe d'ados hétéroclites semblant posséder d'étranges pouvoirs... et demandant l'aide de Kakeru ! Notre jeune héros, tout d'abord réticent, va alors s'embarquer malgré lui dans une incroyable aventure où est censé se révéler sa destinée : changer le monde... 

En Gros : 

Bon, c'est ce qu'on peut appeler un classique parmi les classiques du shonen : bastons, héros qui s'ignore, destinée héroïque, filles pulpeuses et peu farouches à l'opulente poitrine, bref... on ne parle plus de ficelles scénaristiques, mais de câbles, voir de poutres. Selon la manière de mettre en scène un tel scénario, on peut tout de même obtenir une histoire sympathique. Mais là franchement, on se fait chier, et on voit tout venir à des kilomètres... C'est bien la peine de monopoliser un scénariste à plein temps ( Yûya Aoki ) pour ça, autant laisser le dessinateur s'occuper du tout...

Quand au dessinateur justement ( Akinari Nao ), ben c'est service minimum. Le style est un semi-réaliste que l'on ne différencie pas d'un autre shonen moyen, le design des personnages est tout sauf recherché, et les visages autant que les caractères s'oublient dès que l'on a refermé le livre. Les personnages sont presque des poseurs, il n'y a aucune prise de risque...

Évidemment, le manga en lui même n'est pas non plus catastrophique, c'est juste un titre tellement moyen et sans saveur que vous avez en lisant « Psyho Busters » la même sensation que manger une salade sans vinaigrette. C'est insipide et filandreux. Bref, « Psyho Busters » ne marquera pas le monde du manga, et ne mérite pas que l'on s'y attarde. Sauf si vous avez des sous à dépenser et que vous collectionnez de manière compulsive tout ce qui sort. 

Note : 2,5 / 5
Editeur : Pika
ISBN : 9782811 602611
Prix : 6,95 €

jeudi 22 avril 2010

Chronique invitée : Alice au pays des merveilles...

Et hop, 

histoire de coller avec l'actualité qui a envahie le monde ces dernières semaines, une petite chronique d'une des nombreuse bande-dessinée sortie sur "Alice au pays des merveilles".  Vous pouvez la lire ICI, et c'est en tant qu'invité sur Skul[K:]ing, as usual.

Enjoy ;-)

mardi 20 avril 2010

Koko... un poulet pas comme les autres...

Emblème de la France, le coq est enfin devenu une star : il a droit à SON manga. Enfin, pas le coq français hein, juste un coq. Un bête coq, « Koko », qui devient l'animal de compagnie d'une petite fille, Yayoï, qui va le choyer comme ses camarades choient leurs chats ou leurs chiens. Y'a pas à dire, y'a que les japonais pour faire une série sur un sujet aussi volatile.... 

L’histoire :

Comme toutes les petites filles de son âge, Yayoï aime les animaux. Mais voilà, avoir un animal de compagnie, c'est beaucoup de responsabilités, surtout quand on a des tas de trucs à faire en sortant de l'école. Et c'est justement en rentrant de l'école qu'un beau jour, Yayoï va rencontrer Koko, un vieux coq errant déjanté et caractériel, qu'elle va adopter, malgré les réticences de sa mère.

Mais voilà, Koko réagit étrangement. Pour un poulet, il a un grain, et sévère. Il fouille les poubelles, il se prend pour un oiseau migrateur bref : il enchaîne les bêtises à qui mieux-mieux, et c'est à Yayoï de passer derrière pour réparer. Mais comme elle aime son coq, elle lui passe tout, et Koko sait parfois aussi se montrer affectueux... 

En Gros : 

Bon franchement, ce manga m'a ennuyé à un point... Tout est constitué d'historiettes d'un seul chapitre et veut surfer sur la corde de la naïveté du personnage principal et du duo comique qu'il est censé former avec une créature stupide et bécasse mais attachante. On a voulu faire un « Yotsuba » ( Éditions Kurokawa ) sans parvenir à caresser ne serait-ce que le bout de ce qui en fait le charme. Le rythme est mauvais, les gags tombent comme les œufs : au plat.

Le dessin naïf et maladroit de Fumiyo Kono est loin d'être une réussite. Un de ses titre précédemment publié en France, « Le temps des cerisiers » ( Editions Kana ) nous donnait déjà une bonne idée de ses capacités, qui étrangement passaient à l'époque pas trop mal vu le décalage entre le dessin et le propos du manga, mais pour cette histoire, qui se veut fondatrice de la lignée « Kids » de Glénat ( qu'ils considèrent comme « Le premier manga à lire en tant que jeune enfant »...Si si, c'est marqué sur le sticker de couverture ! ) ça ne marche pas. 

« Koko » est donc un titre à éviter. Ne vous faites pas piéger par l'autocollant, et si vous cherchez un manga pour première lecture à un jeune enfant, collez-le plutôt devant un « Gon »    (Éditions Casterman) ou un « What's Mickael » ( Éditions Glénat ). Au moins, ils s'amuseront. 

Note : 2 / 5
Editeur : Glénat
ISBN : 9782723 467209
Prix : 8,99 €

lundi 19 avril 2010

Rosario + Vampire saison II vol 05...

Amateurs de vampires et monstres en tout genre, « Rosario + Vampire », qui a signé pour une saison II avec un volume cinq plein de surprises et de rebondissements, va cette fois emmener toute notre petite troupe de monstres errants dans le monde des mortels. Alors sortez les crocs et retroussez vos babines : va y avoir d'la viande froide... 

L’histoire : 

Tsukuné Anao était particulièrement désespéré le jour où il a dû choisir un lycée, car il était rejeté de toutes parts. Mais heureusement pour lui, ses parents, bien décidés à ne pas laisser leur fils sur le carreau, lui en ont dégoté un qui accepte de l’accueillir malgré ses résultats médiocres. Mais ce lycée n’est pas un lycée comme les autres, il est spécialisé pour… les monstres !  

Tsukuné va désormais fréquenter toute la faune des créatures légendaires, et surtout, devra leur cacher qu’il est humain, ces derniers étant interdits dans l’établissement sous peine de mort ! Heureusement pour lui, Tsukuné va faire la connaissance de la belle et ingénue Moka, vampire surpuissante pour peu que l’on décroche le rosaire qui pend à son cou. Partageant ensemble le lourd secret de Tsukuné, ils vont devoir affronter les pièges pervers que leurs camarades, jaloux du succès du jeune homme auprès de l’égérie de la classe, vont leur tendre. 

Dans le volume 5 de la saison II :

Tsukuné, devenu une Goule depuis que Moka lui a concédé une partie de ses pouvoirs vampirique afin de le sauver, ne montre plus aucun signe de progression, et se désespère de ce triste et pathétique état de fait. Il faut dire que la Moka vampire lui fait bien sentir qu'il devient un gros mou. Le club de journalisme, qui a choisi cette année de passer ses vacances d'été dans le monde des humains, va permettre à notre héros de se changer les idées en matant les petites tenues estivales des jolies filles qui l'accompagnent et ainsi recouvrer la motivation perdue pourtant nécessaire à sa progression. C'est alors que contre toute attente, Fairy Tale montre le bout de son nez et commence à mettre le souk dans l'auberge qu'ils ont investit. Ils font alors connaissance avec un type de monstre très rare et surpuissants : les Seirens... 

En Gros : 

J'aime toujours autant cette série. Petit à petit, les défauts scénaristiques s'estompent, et l'on sent que l'auteur maîtrise de mieux en mieux son univers. Il était temps vous me direz, et vous aurez raisons, surtout au bout de quinze volumes de publiés... Les petites historiettes qui autrefois ne faisaient qu'un chapitres ou deux s'étoffent pour tenir désormais sur un volume entier, et l'on peut espérer qu'un arc plus long prenne vie, car l'univers des monstre prend une toute autre dimension une fois qu'on le confronte au monde des humains. C'est d'ailleurs une bonne manière de rebondir et de renouveler les histoires.

Graphiquement, il n''y a rien à dire. Le style semi-réaliste de Akihisa Ikeda, très léché, reste le même, on regrettera d'ailleurs cette étrange non-évolution de style. Pas mieux, pas pire...mais toujours aussi bon !

Vous l'aurez compris, « Rosario + Vampire » est mon petit coup de cœur de gros otaku adepte de fan service amusant et pas trop mal ficelé. C'est un titre qui a certes ses défauts, mais que l'on aime malgré tout. Et puis ces personnages sont tellement sympathique, et Moka, si jolie...

Bref, lisez « Rosario + Vampire ». Ou je viendrais vous hanter et boire votre sang la nuit... Mwahahahahahah !!! 

Note : 3,5 / 5
Editeur : Tonkam
ISBN : 9782759 503568
Prix : 6,25 €

mardi 6 avril 2010

L'empire de la honte..

Alors que je me baladais dans les rayons à la recherche d'un ouvrage intéressant, je tombe sur « L'empire de la honte », de Jean Ziegler. J'avais déjà vu ce livre il y a quelque temps, et, accroché par ce titre plutôt parlant, j'ai profité de la sortie en format poche pour investir et apaiser ainsi ma curiosité grandissante. Je savais que « L'empire de la honte » était un livre politique, cherchant à délivrer un message choc. Loin d'être naïf des intérêts occidentaux au sein de différentes organisations soi-disant d'intérêts généraux, j'ai pourtant reçu le choc annoncé à la lecture de ce livre. Et si mes yeux étaient déjà ouverts sur certaines vérités malsaines, « L'empire de la honte » m'a donné la baffe nécessaire pour ne plus trouver tout ça si normal... 

« L'empire de la honte », c'est un plaidoyer écrit par un occidental travaillant à l'O.N.U. contre une terrible réalité que l'on nous assène comme un mécanisme irréversible et normal : la Dette des pays en voie de développement. La Dette, ce n'est pas que de l'argent que l'on doit à son banquier pour un emprunt, car à l'échelle d'un pays, la Dette est un terrible goulet d'étranglement dont les échéances obligent ces pays à emprunter toujours plus, simplement pour la rembourser. Le développement du pays est mécaniquement bloqué, et toutes les richesses que les multinationales occidentales n'ont pas exploitées part dans le remboursement de cette Dette.

La Dette devient le moteur de la faim, la malnutrition engendre des dégénérescences empêchant le peuple d'utiliser le peu d'énergie qu'il lui reste pour autre chose que sa survie, que les multinationales agro-alimentaires et pharmaceutiques exploitent alors pour vendre ou expérimenter divers produits qu'ils savent pourtant déficients, en ayant paradoxalement appris à devenir indispensables à une survie bradée... 

Jean Ziegler sait de quoi il parle. Homme politique né en Suisse en 1934, il est aussi sociologue, écrivain, mais surtout rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies de 2000 à 2008. Il est actuellement membre du comité consultatif du conseil des droits de l'homme des Nations unies.

Découpé en parties expliquant le mécanisme de la Dette, subdivisés en chapitres thématiques, « L'empire de la honte » s'avale plus qu'il ne se lit, et l'on enchaîne les pages sans se rendre compte du temps qui passe, découvrant ainsi le fonctionnement et la terrifiante influence de groupes et lobbys de pressions sur des organisations aussi anciennes que honorables et que l'on pensait indépendantes. Seul bémol : la propension qu'à l'auteur d'insister lourdement sur des qualificatifs révolutionnaires tels que « Néo-féodaux », « Nouvelles féodalités capitalistes » et autres exagérations dont la redondance vient rapidement à bout des plus patients. Dans les faits, il n'a pas tort, mais sa manière d'insister est telle qu'elle en devient pénible. Mais cela n'enlève rien à la qualité de l'ouvrage. 

Si vous faites partis de ces nostalgiques du colonialisme, d'une certaine conception de l'ordre du monde ou le fort doit forcément écraser le faible, alors « L'empire de la honte » n'est pas fait pour vous. Quand à ceux qui veulent voir le monde autrement que ce que leur servent les médias, si vous souhaitez découvrir un récit écrit des mains d'un homme à la fois acteur et témoin des coulisses du pouvoir, alors « L'empire de la honte » vous fera un choc. Et quel choc ! 

Note : 4 / 5
Prix : 6,50 €
ISBN : 9782253 121152
Editeur : Le livre de poche.

samedi 3 avril 2010

Centième chronique : Shiki... celui-là ?

Décidément, Kazé semble s'être décidé à surfer soit sur la mode gothic-lolita, soit sur la mode horreur/thriller. « Shiki », leur tout nouveau titre, se classe dans cette dernière catégorie. Mais à trop vouloir suivre la mode, un éditeur ne se trompe t-il pas de voie ? Car la lassitude des lecteurs et la méfiance risque de s'installer si le suivisme et la répétition deviennent la seule politique d'un acteur de l'édition censé créer la nouveauté... 

L’histoire :

Dans le petit village de Sotoba, perdu dans les montagnes de la campagne japonaise, une effervescence inhabituelle s'est faite jour depuis la découverte de trois cadavres, étrangement mutilés. Ont-ils étés victimes d'animaux errants en vadrouille ? S'agit-il d'un de ces crimes maquillé de manière sordide pour camoufler le véritable responsable ? Toujours est-il qu'au même moment, Megumi Shimizu, une jeune fille un brin prétentieuse mais bien connue de tous les habitants pour ses manières très urbaines dans un lieu si agricole, disparaît sans laisser de traces, alors qu'une famille des plus étranges vient de s'installer au sommet de la colline qui domine Sotoba.

Nul ne sait qui est cette étrange famille, qui a fait construire un château typiquement occidental, dont l'aspect gothique projette sur les habitants du village un spectre effrayant, renforcé par la tendance à l'enfermement de ses occupants et leurs habitudes excentriques. Mais une chose est sûre : leur venue n'est pas sans lien avec l'agitation qui secoue Sotoba... 

En Gros : 

Si le sujet et le thème somme toute classique d'un thriller à huis clos peuvent donner naissance à une histoire haletante et prenante, « Shiki » semble malheureusement se perdre et s'enliser dans la présentation à rallonge des personnages principaux. Et encore, lorsque l'on voit le temps que perd l'auteur à présenter Megumi, un personnage particulièrement insupportable pour mieux la tuer ensuite, on se demande si ce n'est pas tout simplement le manque de matière pour son histoire qui l'a poussé à agir de la sorte. Car non, aucun pathos ne se dégage des protagonistes. Ils sont insipides et l'on n'arrive même pas à savoir quel personnage du groupe est le personnage principal. On se doute que la famille dans son château est à l'origine des meurtres, et la manière de présenter le tout est d'une maladresse atterrante.

Graphiquement, le dessin se tient, heureusement. Le style torturé, gratté à la plume sèche et planté de masses d'encre jouant avec les clairs très clairs et les noirs très noirs contribue à l'ambiance glauque qui se dégage des planches, et permet de soutenir le propos maladroit de la terreur développé par l'auteur. On sent l'influence des séries d'animation jouant de l'eyefish à outrance dans son dessin, ce qui renforce le dynamisme de la mise en page et permet de maintenir un rythme certain.

Pour finir, « Shiki » n'est pas un de ces titre qui marquera le monde du manga déjà surpeuplé de vraies bons thrillers. Peut-être que le second tome apportera un nouveau souffle permettant de le faire décoller, mais malheureusement, rien n'est moins sûr... Save your money, folks ! 

Note : 2,5 / 5
Editeur : Kazé
ISBN : 9782849 657829
Prix : 6,95 €

jeudi 1 avril 2010

Kick ass... Pan dans les dents...

Attention à vous, bande de mécréants, « Kick-ass » est dans la place. Et ne vous fiez pas à son allure d'allumette en costume sado-maso, ce gamin est capable de vous en faire voir de toutes les couleurs, si vous vous amusez à foutre le souk dans le quartier qu'il a décidé de protéger. Mais « Kick-ass » est-il réellement un super héros, ou juste un ado en mal de sensations cherchant son petit shoot d'adrénaline pour se sentir vivant ? C'est ce que nous allons essayer de voir. Là. Maintenant. 

L’histoire : 

Dave Lizewsky est un ado comme les autres : il aime les comics, se fait chier en cours, matte des séries télé à outrance et cherche à draguer Katie Deauxma, l'égérie de la classe, en sachant pertinemment que ses chances de parvenir à toute fins reproductives avec une personne du sexe opposé sont proches de zéro. Bref, la vie commune de tous les ados de son âge. Mais c'est en sortant d'un comic store que lors d'une discussion avec ses amis, une question lui revient en tête : et si il devenait un super héros ? Après tout, pas besoin de super pouvoirs pour parvenir à ses fins. De la volonté, une tenue, un minimum d'entraînement, et ça devrait le faire.

Parti pour casser du voyou, Dave se rend alors compte de la dure réalité de la vie nocturne et fini à l'hosto aussi sec. Mais bien décidé à rééditer l'exploit, le jeune homme, une fois sur pied, reprend du service. Et cette fois, son heure de gloire est arrivé. Baptisé « Kick-ass » par les médias, Dave a la win attitude en faisant beaucoup d'esbroufe. C'est alors que lors d'une de ses sorties nocturne qui tourne mal, il rencontre une petite fille, surentraînée, qui lui donne une véritable leçon... 

En Gros : 

C'est une grosse claque que « Kick-ass ». il faut dire que ce ne sont pas des amateurs à la barre de comic, qui vient de connaître une adaptation sur grand écran. Avec Mark Millar au scénario, on a droit à un héros tout ce qu'il y a de plus humain. Il n'a pas de pouvoir, juste l'envie de rendre service, et il s'en prend plein la gueule. Sa célébrité, il la doit à un coup de bol et une vidéo sur youtube, et il n'y a pas de super vilains, juste des caïds des rues qui foutent le bordel et salopent le quartier. Touchant au réel, « Kick-ass » est une belle extrapolation de ce que pourrait être l'émergence d'un gars qui se prendrait pour un super héros. Du moins pour le début de l'histoire, car la suite promet d'être..différente...

Au dessin John Romita Jr. a mis au placard ses personnages boudinées et gonflés à l'hélium pour prendre un style vif, carré, qui bouge. Et ça marche, même pour moi qui habituellement n'aime pas le style du bonhomme. Du coup, on accroche direct à l'histoire et on avale le récit à vitesse grand V.

Au final, « Kick-ass » est un excellent comics, en deux volumes seulement, qui séduira les fans d'histoires cruellement comiques et originales. 

Note : 4 / 5
Editeur : Panini
ISBN : 9782809 409994
Prix : 11 €