jeudi 25 mars 2010

Syndrôme 1866... Un drôle de numéro !

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'œuvre de Dostoïevski est capable d'inspirer même les auteurs de mangas. « Syndrome 1866 » est censé être l'adaptation libre de « Crimes et Châtiments », paru en 1866. Du coup, on commence à y voir plus clair quand au titre du manga, mais cela ne nous éclaire pas pour autant sur son contenu. Préparez-vous à plonger dans les méandres inquiétants de l'âme humaine... 

L’histoire :

En perte totale de repères, Miroku a décidé de cesser de suivre ses cours à l'université. Ce qui est bien dommage, car le jeune homme est brillant et promis à un grand avenir ! Mais quelque chose le ronge, quelque chose de profondément enfoui en lui qui le travaille, pétrit son âme et cherche à lui donner une forme qui ne demande qu'à éclore.

S'interrogeant sur sa vie au sein d'une société qu'il ne comprend plus et qu'il n'accepte plus, Miroku entrevoit LE rôle qu'il pourrait jouer. Un rôle dangereux, complexe, mais ô combien gratifiant pour son ego : rendre la justice. Mais Miroku ne va pas jouer les super héros, il va plutôt jouer les justicier de l'ombre. A commencer par rendre justice à une lycéenne exploité et manipulée par un odieux chantage affectif mené d'une main de maître par l'une de ses camarade, apparemment affiliée à un clan de yakuza. Miroku met alors le doigt dans un engrenage qui va l'emmener très loin... 

En Gros : 

Bienvenue dans une histoire sombre ou tout sens moral semble avoir déserté les lieux. Miroku, notre héros, tient plus du jeune asocial totalement perdu glissant sur une pente dangereuse et dont l'intelligence utilisé à mauvais escient fait peur à voir, que du justicier qui cherche à faire triompher des idées et des envies que l'on aurait envie de suivre en exemple. Traité de manière très torturée, l'histoire est longue à se mettre en place et l'on ne comprend pas où l'auteur veut en venir avant d'avoir atteint les trois-quart du volume. Il faut donc s'armer de patience pour commencer à apprécier ce manga, dont on attend la suite pour voir où va aller le héros, et si il va commencer à passer réellement à l'action... et son but à long terme !

Niveau dessin, Naoyuki Ochiai nous sert un travail semi-réaliste soigné très propre et vivant, jouant avec les prises de vues pour dynamiser un récit très axé sur les dialogues. Riches de contrastes, ses planches mettent en exergue une ambiance inquiétante et toujours prête à basculer dans le glauque.

Pour un premier tome, « Syndrome 1866 » ne casse pas des briques, mais se laisse lire, je pense que comme beaucoup de lecteurs, j'attendrais la sortie du second tome pour avoir un avis plus tranché sur l'intérêt de cette série. A suivre donc... 

Note : 3 / 5
Editeur : Delcourt
ISBN : 9782756 016931
Prix : 7,50 €

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